Le médaillé de bronze de l’Euro 2011 à Dortmund est venu se ressourcer en famille. Le champion est aussi un tout jeune papa.
Il répète la phrase à l’envie, comme premier élément de réponse à toutes les marques de félicitations qui escortent son entrée dans la salle de lutte du club de Champforgeuil. Cette salle qui porte son nom et celui de son frère, Steeve. « C’est la première médaille depuis août 2008 et les J.O., ça fait du bien. J’en avais besoin. » Non pour se rassurer, il y a belle lurette que le doute a appris à ne pas venir chatouiller l’aîné des Guenot. Mais par rapport aux autres. « On peut dire qu’elle me remet dans le coup, notamment dans l’optique des prochains championnats du monde. »
L’échéance attendue puisque passage obligé dans l’optique des JO de 2012. « Mes adversaires savent désormais que je suis encore la. C’était une façon de marquer mon territoire vis-à-vis des jeunes qui arrivent. » Pour les rivaux habituels de Christophe, le rappel à l’ordre a claqué comme un avertissement dès l’entrée sur le tapis de celui qui portait alors sur les épaules tous les espoirs d’une équipe de France toujours bredouille.
Avant-goût
Face à Christophe se présentait le champion olympique de Pékin, le Lituanien Kvirkelia. « J’avais beaucoup d’attente sur ce combat et je savais aussi que j’étais attendu. J’ai tout donné. C’était important pour moi de gagner. »
La netteté de la victoire masquait pourtant l’intensité de l’affrontement. « Quand je suis revenu pour mon deuxième combat, j’étais encore KO du premier, je n’avais pas récupéré. » Vainqueur de la Cristollutte 2009, l’Azéri Huseynov n’en demandait pas tant, et poursuivait sa route jusqu’en finale, permettant ainsi à Christophe d’accéder aux repêchages.
« Je n’avais plus rien à perdre, je me suis appliqué à prendre les combats les uns après les autres. » Jusqu’à cette médaille de bronze arrachée au Turc Cebi. « Une énorme satisfaction car on avait vraiment bossé comme des fous en stage préparatoire à l’étranger. »
Et pourtant, depuis le 18 février dernier, le sourire d’un petit bout de choux rend de plus en plus difficile les absences. « Ma fille avait déjà bien changé quand je suis rentrée. » Mais sa présence, et l’assurance d’une reconversion réussie, ajoutent encore à la sérénité et à la motivation d’un champion qui a tout gagné. « Non. Il me manque une médaille. En or. » Et avec les anneaux olympiques gravés dessus.